Quand le progrès technique introduit de nouveaux risques vitaux : le PICC Line :

Nouvelle technologie

Le PICC line (Cathéter Central Inséré par voie Périphérique), tube inséré dans les veines, est une évolution médicale majeure. Il s’agit d’une technique destinée à l’administration fréquente des médicaments et/ou aux prélèvements sanguins réguliers, grâce à un dispositif de perfusion pérenne. Inséré dans une veine périphérique, il court du pli du coude à la jonction de la veine cave supérieure et de l’oreillette droite. Le PICC a pour avantage d’éviter d’irriter voire d’endommager les petites veines de la main ou du bras par des piqures quotidiennes.

Confort ou sécurité ?

Contrepartie – peut-être disproportionnée – de ce confort supplémentaire : il s’avère que le dispositif présente un risque important. En effet, en laissant une ouverture dans la barrière protectrice que constitue la peau, ce dispositif peut être à l’origine de maladies infectieuses. Il s'agira d'infections nosocomiales, puisque contractées à l'occasion des soins.

Comme l’explique le Professeur Didier RAOULT pour le journal Le Point, il a été constaté que « plus de 4 % de ces dispositifs étaient à l'origine de septicémies » (infections du sang). Or, poursuit ce médecin, « sachant que les septicémies hospitalières tuent dans environ 15 % des cas, cela signifie que dès la pose d'un PICC Line, il y a presque 1 % de probabilités que le patient en meure ! »…

Information du patient et balance « bénéfice-risque » :

La gravité et la fréquence de ces accidents médicaux implique que les patients doivent impérativement en être informés, avant la pose du dispositif, mais également qu’une évaluation « bénéfice-risque » soit effectuée à chaque fois.

Quoiqu’il en soit, il faut savoir qu’en cas de dommage consécutif à la pose d’un cathéter veineux central, le patient victime de l’infection – ou ses ayants droits – est susceptible d’obtenir une indemnisation de ses préjudices. Selon l’établissement ayant posé le dispositif et selon que ce dernier ait, ou non, commis une faute, la juridiction compétente de même que le débiteur de l’indemnisation seront différents.